mercredi 9 mai 2012

De la visibilité

Un livre passionnant qui décortique le système médiatique, et par-delà notre société où désormais il prédomine, dans sa capacité à construire une élite dont l'image est le seul mérite.

Difficile de rendre compte de la richesse de cet ouvrage. Quelques extraits en donneront la teneur :

- "S'il est vrai que l'invisibilité est devenue l'une des formes de la pauvreté, la visibilité, à l'inverse, signe l'appartenance à une nouvelle élite".

- Où il est question du "besoin d'extimité".

- La beauté est devenue plus qu'une valeur : un capital. "Voilà qui fait dire au sociologue que l'on assiste à une "revitalisation symbolique des aristocraties".

- Une remarque qui a l'air évidente mais dont les implications sont colossales : "De nos jours, au lieu de voir comme jadis quelques centaines de visages dans le cours d'une vie, nous pouvons en voir un millier au cours d'une seule émission d'actualités télévisée".

Remarque à rapprocher de la phrase de Baudrillard ouvrant "La société de consommation" : "A proprement parler, les hommes de l'opulence ne sont plus tellement environnés, comme ils le furent de tout temps, par d'autres hommes que par des objets".

On pourrait dire que ces visages aperçus sur les écrans ne sont plus tout à fait des hommes non plus, presque des icônes… presque des objets…

Du grain à moudre non ?

Et pour conclure très provisoirement, sur les écrivains et leur image :

- … (on ne contrôle pas son image comme on le fait de son écriture), ensuite parce que la reconnaissance du grand public (mettre un visage sur un nom) n'est pas la bonne monnaie de la reconnaissance littéraire (confirmer la valeur de l'oeuvre)…

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